La deuxième moitié du 18e siècle et le 19e siècle

 Avec la deuxième moitié du 18e siècle, l’information contenue dans les registres paroissiaux puis ceux de l’état civil français est plus dense et les filiations sont plus faciles à établir. Les renseignements concernant les occupations et métiers des individus sont également plus systématiques. Du beau foisonnement des Dacquebert de la basse ville de Boulogne lors de la période précedente ne vont sortir que trois branches dont certains représentants vont progressivement quitter Boulogne pour gagner les deux autres agglomérations importantes de la région soit Calais et Marquise. On retrouve donc la branche principale des descendants de Jacques et Jeanne Duval avec deux rameaux : d’un côté le rameau des couvreurs et perruquiers des descendants de Jacques et Catherine Boivin et de l’autre, celui des couvreurs des descendants de Louis et Marie Mansuelle. La deuxième branche que l’on pourrait appeler celle des voituriers de Boulogne est la continuation de la descendance de Pierre et Jeanne Descamps

 La branche principale

Au chapitre précédent, on a vu que cette branche est vraisemblablement issue des couples de Jacques Dacquebert et Françoise Founier puis Jeanne Rouvillon, mariés avant 1650 puis en 1659 et dont deux enfants présumés soient Jacques Dacquebert qui épouse Françoise Viellot en 1685  et Pierre Dacquebert qui épouse Antoinette Barbe en 1668 ont une descendance au-delà de la moitié du 18e siècle

Les decendants de Jacques Dacquebert et Catherine Boivin

On a vu que Jacques Dacquebert, fils de Jacques et Françoise Viellot et cordonnier aux Tintelleries épouse Marie Brisbart de Questinghen en 1717. Leur fils Jacques Dacquebert (c’est le quatrième Jacques de suite), baptisé à St Martin en 1732, épouse à 26ans en 1759 à l’église St Nicolas de la basse ville de Boulogne Marie Catherine Jeanne Françoise Bonvin (ou Boivin, Bovin, Boutain..), 30ans, native de St Pol-sur-Ternoise, fille de Lambert Bonvin et Marie Suzanne Denvin ou Danvin (Ascendance des époux. En présence de Jacques  Dagbert, père de l'époux, Louis Brisbart, son oncle, Denis Droussans, son bel oncle, d'Etienne Cretel, ami de l'épouse, de François Freville et Marie Madeleine Bonvin, sœur de l'épouse. Les époux ne signent pas de même que le père de l'époux et son oncle. Tous les autres signent : Denis Deroussans, Etienne Cretel, François Freville, Marie Madeleine Bonvin plus Philippine Coilliot). Jacques est maître couvreur en basse ville de Boulogne et il se sera jusqu’à sa mort en 1773, à seulement  41 ans, toujours à St Nicolas (avec son fils Jacques Daguebert et Jacques Droussent, probablement le fils de Denis et donc son cousin, qui signent comme témoins). Catherine Bonvin quant à elle est inhumée à St Nicolas en 1797 à 67 ans (Section du port, avec son fils Jacques Dagbert, 37ans, perruquier et Joseph Desprez, 26ans, tonnelier, son beau-fils à cause de Catherine Benoitte Dagbert, qui signent comme témoins). Le couple a sept enfants de 1760 à 1772, tous baptisés à St Nicolas (Table ).

L’aîné Jacques Marie Dagbert (noter le changement du nom), nait en 1760 (baptisé par nécessité à la maison par la sage-femme, Mme Caillet ou Lalliere, avec Jacques Dagbert de St Martin, probablement le grand-père, comme parrain et Marie Madeleine Bonvin, probablement la tante, sœur aînée de Catherine, comme marraine). Il est garçon-perruquier de 23ans à Boulogne en 1783 quand il épouse à St Nicolas, Marie Marie Joseph ou Josephine Gilles, 31ans, native d’Aire-sur-la-Lys, fille des feux Pierre Joseph Gilles, garçon brasseur puis cordonnier, et Catherine Desmaretz de la paroisse de St Joseph (Ascendance des époux. En présence de Catherine Bonvin, mère de l’époux qui a donné son consentement. Les témoins sont Toussaint Dacbert, frère de l'époux, François Haribel de Maranville, cousin de l'époux, écrivain de place, François Guillaume Postel et Joseph Butel, amis de l'épouse. Les époux et les quatre témoins signent. Catherine Bonvin ne signe pas). Par la suite, Jacques Dagbert est maître perruquier à Boulogne et Marquise puis journalier à Boulogne jusqu’à sa mort, à l’hospice de la ville, en 1833. Joséphine s’éteint à Marquise en 1826. La descendance du couple est décrite dans la section qui suit.

Après un garçon mort-né en 1761, suit Jacques Alexandre Toussaint Dagbert, baptisé à St Nicolas en 1762 (Le parrain est Jacques Deroussant, probablement le fils de Denis de Roussent déjà témoin au mariage de 1759 et la marraine, Alexandrine Bovin, probablement la sœur cadette de Catherine). En 1788, il est couvreur à Boulogne comme son père décédé quand il épouse à 23ans Jeanne Françoise Joly, 19ans, fille de Jean Joly, menuisier et Jeanne Françoise Bourgeois (Mariage en présence et avec le consentement de Catherine Bonvin, mère de l'époux, qui a déclaré ne pas savoir écrire, Jacques Dagbert, maître perruquier et  Joseph Dagbert, tonnelier, frères de l'époux. Aussi en présence et avec le consentement de Jean Marie Joly, père de l'épouse, Jean Marie Joly, domestique, frère de l'épouse. Reconnaissance de Marie Catherine Françoise, née le 20-01-1788. Signatures des époux, des frères de l'époux, du père ou du frère de l'épouse). Leur descendance est présentée dans une section qui suit.

Après Marie Barbe Catherine baptisée en 1765 (Le parrain est François Aribel ou Haribel, probablement le marchand qui a épousé en 1763 Marie Anne Françoise Danvin, peut-être parente de Marie Suzanne Danvin, la mère de Catherine Bonvin, et la marraine est Marie Barbe Catherine Neuville) mais qui ne survit qu’un peu plus d’un an, suit Catherine Rosalie Dagbert, baptisée à St Nicolas en 1767 (Le parrain est Guillaume Coillot et la marraine, Benoite Butay représentée par mademoiselle Benoite Mantin épouse du sieur Boutay). En 1793, elle épouse à Boulogne le tonnelier Charles Joseph Philippe Michel Despré, 23 ans, fils de Joseph Despré, marchand de la section des casernes et Louise Marguerite Chelu (Ascendance des époux. En présence de Joseph Despré, père de l'époux, marchand natif de Saure ou Solre-sur-Sambre dans la Belgique autrichienne, Pierre Margage, 48ans, cousin maternel de l'époux, chaudronnier, Jacques Daguebert, 32ans, frère de l'épouse, perruquier et Joseph Daguebert, 24ans, tonnelier, aussi frère de l'épouse. Signatures des époux et des quatre témoins). Charles est toujours tonnelier à Boulogne, rue des Carreaux, quand il y décède à 56ans, en 1827 (les témoins du décès sont Joseph Dagbert, 57ans, tonnelier, beau-frère maternel et Jacques Griset, 67ans, journalier, beau-frère utérin paternel). Rosalie s’éteint à Boulogne à 83ans en 1851 (ses beaux-fils Joseph Rousselle, 39ans, matelassier et Constant Verne, 50ans, tailleur, signent comme témoins). Le couple Despré-Dagbert a sept enfants nés à Boulogne entre 1794 et 1808 avec les témoins à la naissance suivants : l'oncle Jacques Dagbert, 33ans, perruquier et l'aïeule Marguerite Chelu, 60ans, épouse de Joseph Despré, journalier, pour Marguerite en 1794, Pierre Margare, 50ans, chaudronnier, section des Casernes, cousin et Monique Bonvin, 55ans, grande tante du côté maternel, de St Pol sur Ternoise pour Monique en 1796, Jean Marie Roberson, 22ans, marin et Isabelle Bailly, 21ans, sans profession, pour Jeanne Elizabeth en 1797, Jacques Alexandre Dagbert, 35ans, couvreur en thuile, section du Port, oncle maternel et Catherine Didné, 36ans, épouse de Jacques Griset, journalier, tante du côté paternel, pour Joséphine Alexandrine en 1799, Jean Joseph Dagbert, 30ans, couvreur en thuile, section du Port, oncle maternel et Marie Joseph Gilles, 50ans, belle tante du même côté, pour Joseph en 1800, François Dupuis, 45ans, maître cordonnier à Boulogne et Pierre Saunier, menuisier, 52 ans, amis du père, pour Victoire Rosalie en 1806 et finalement, Jacques François Lebreton, 29ans, homme de confiance, et  de nouveau François Dupuis, 50ans, cordonnier, amis des parents pour Françoise Rosalie Jeanneen 1808. Quatre de ces enfants se marient. Monique Deprez épouse en 1816 à Boulogne  Michel André Alexandre Boulay, maçon de 25 ans demeurant ordinairement à Calais, fils de feu Michel Thomas Boulay et Anne Madeleine Alexandrine David (La mère de l'époux, par acte notarié à Calais, et les parents de l'épouse sont consentants. Témoins : François Dupuis, 55ans, propriétaire à Boulogne et Grégoire Delacre, 58ans, fripier à Boulogne, amis de l'époux, Jacques Marie Dagbert, 58ans, perruquier, oncle maternel de l'épouse et Jean Pierre Madeleine Desprez, 44ans, tonnelier, oncle paternel de l'épouse. Signature du contractant, du père de la contractante et des quatre témoins. La contractante et sa mère ne signent pas). Jeanne Elizabeth Deprez épouse en 1823 à Boulogne son beau-frère François Boulay, 25ans, homme de confiance à Calais (La mère de l'époux et les parents de l'épouse sont consentants. Les témoins sont : Michel Boulay, 32ans, homme de confiance à Calais, frère de l'époux et beau-frère de l'épouse, Jacques Marie Dagbert, 69ans, perruquier à Boulogne, ami de l'époux  et oncle de l'épouse, Jean Pierre Madeleine Deprez, 51ans, tonnelier, oncle de l'épouse et Marie Joseph Toussaint Dagbert, 28ans, couvreur, cousin de l'épouse. Signatures des contractants, des quatre témoins, de la mère de l'époux et du père de l'épouse. La mère de l'épouse ne signe pas). Joséphine Alexandrine Deprez épouse à 30ans, en 1829 à Boulogne, Constant Verne, tailleur d'habits, fils de Mathieu Marie Verne, perruquier, et Marie Marguerite Soley? (Consentement des parents de l'époux et de la mère de l'épouse. En présence de Jean Marie Lamirand, tailleur d'habits, 32ans, ami de l'époux, Pierre François Wasselin, journalier, 63ans, bel-oncle paternel de l'époux, Michel André Alexandre Boulay, homme de confiance à Calais, 38ans, beau-frère de l'épouse à cause de Monique Desprez sa femme et de François Boulay, aussi homme de confiance à Calais, 31 ans, beau-frère de l'épouse à cause de Jeanne Elizabeth Desprez. Signature de l'époux et des quatre témoins. L'épouse, sa mère et les parents de l'époux ne signent pas). Enfin, Françoise Rosalie Jeanne Despré épouse à 32ans, en 1841 à Boulogne, Joseph Rousselle, matelassier de 28 ans, fils de feu Antoine Rousselle et de Marie Louise Dupuis, ménagère (Les mères des époux sont consentantes. Témoins : Thomas Michel Boulet, 50ans, facteur de messagerie à Calais, beau-frère de l'épouse, Constant Verne, 40ans, tailleur d'habits à Boulogne, ami de l'épouse et son beau-frère, Louis Rousselle, 39ans, ouvrier du commerce et Auguste Rousselle, 30ans, cordonnier, frères de l'époux. Signatures du contractant et des quatre témoins. La contractante, sa mère et la mère du contractant ne signent pas)

Jean Joseph Dagbert est le sixième enfant du couple, baptisé à St Nicolas en 1770 (Le parrain est Pierre François Joseph Bonvin et la marraine : Marie Jeanne ?). En 1794, il est volontaire marin, demeurant section du Port probablement chez sa mère quand il épouse Marie Anne Victoire Michelle Malo ou Malot, 19ans, fille d'Antoine Malot, cordonnier, section du Port et Marie Michelle Loiselle (En présence d'Antoine Malot et Marie Michelle Loiselle, parents de l'épouse, Toussaint Dagbert, 31ans, couvreur, Jacques Dagbert, 36ans, perruquier, tous deux frères du futur. Signature de l'époux, de ses deux frères et du père de l'épouse. L'épouse et sa mère ne signent pas). Leur descendance est présentée dans une section qui suit.
 
Finalement, le benjamin, Pierre Marie Dagbert, est baptisé en 1772 (avec Pierre Nicolas Marc Roussel comme parrain et Madeleine Lamirand comme marraine). En 1792, il est perruquier dans la basse ville comme son frère aîné Jacques quand il épouse à l’église St Joseph de la haute ville Marie Gabrielle Tubert ou Thubert, 20ans, fille de Jean Tubert, canonnier vétéran en garnison au château de cette ville et de Marie Gabrielle Bavat (En présence de Jean Tubert, père de l'épouse qui a déclaré consentir à son mariage, de Marie Catherine Bonvin, veuve Dagbert, qui a fait la même déclaration par rapport à l'époux, de Victor François Loisel, de Marc Clément et d'Antoine Deguine. Signatures des témoins Loisel, Clément et Deguine. Les époux, la mère de l'époux et le père de l'époux ne signent pas). Leur descendance est présentée dans une section qui suit. Après la mort de Gabrielle, à seulement 35ans, en 1809 (déclaré par Toussaint Dagbert, couvreur, 45ans, (beau-) frère et Joseph Dagbert, tonnelier, âgé de 35ans, aussi (beau-) frère), Pierre Marie se remarie la même année avec Marie Charlotte Pétronille Wissocq, 25ans, originaire de Licques, fille de Jean Marie Wissocq et Rosalie Legros (En présence de Toussaint Dagbert, 45ans, couvreur et Joseph Dagbert, 40ans, tonnelier, frères de l'époux, de Joseph Desprez, 37ans, tonnelier, ami de l'épouse et beau-frère de l'époux et Jean Marie Wissocq, 35ans,journalier à Licques, frère de l'épouse . Signatures du contractant, du père de la contractante et des trois premiers témoins. La contractante, sa mère et son frère ne signent pas). Leur descendance est aussi présentée dans une section plus loin. Pierre Marie est à l’origine de plusieurs générations de tullistes à St Pierre et Calais tout au long du 19e siècle.


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