Les Dagbert de Guînes, Calais et Oye, descendants de Pierre et Marie Angélique Lemattre  

Comme indiqué dans une section précédente Pierre Dacquebert, serait né à Boucres entre 1691 et 1695 (ce qui correspond à un « trou » dans les registres). Son ascendance repose sur les signatures des témoins sur son acte de mariage avec Marie Angélique Lemattre en 1720 à Boucres: outre celles des deux époux (le marié signe Pierre Dagbert), on retrouve celle d’Antoine Dagbert et Louis Dagbert (assimilés aux frères de Pierre) et Jacques Crendalle (assimilé à son beau-frère). Il y a également la signature d’un F. Lemattre (peut-être un frère de Marie Angélique) et de Jean Louis Noncle ainsi que les marques d’Antoine Dagbert (probablement le père de Pierre, Antoine et Louis) et celle de Pierre Lemattre (probablement le père de Marie Angélique). La confirmation de l’ascendance de Pierre vient d’un contrat de mariage chez Me Sarre à Guînes en 1720 et dont le contenu a été communiqué par Marcel Hamy sur Gennpdc en 2009 : DAGBERT Pierre né et demeurant à Boucres ,fils de Antoine et BUTELLE Jeanne, assisté de ses pères et mère , Antoine son frère ainé et Marie-Jeanne CRENDALE sa femme , Nicolas son frère , Jacques CRENDALE son beau-frère et Marie-Jeanne DAGBERT sa femme , Guillaume LORGNIER son beau-frère et Marie-Madeleine DAGBERT sa femme . LEMATTRE Marie-Angélique née et demeurant à Boucres fille de Pierre et Marie-Jacqueline HEDOU sa femme, assistée de ses père et mère, François LEMATTRE son frère utérin, Louis LEMATTRE son frère, Jean-Jacques HIART son oncle et Marguerite HEDOU sa femme, Antoinette HEDOUX sa tante. En fait, Marie Angélique serait née en 1697 à Saint Tricat, la fille de Pierre Lemattre, laboureur, et Marie Jacqueline Hedoux qui se seraient mariés à Alincthun en 1695 avec une douzaine d’enfants à St Tricat puis à Boucres dont Geneviève Lemattre qui épouse Jean Hache en 1735 à Boucres, Marie Catherine Lemattre qui épouse Jacques Villy en 1739 à Boucres et Louis Lemattre, journalier à Hames. qui épouse Marie Anne Isaac à Guînes en 1735.
On retrouve la signature de Pierre sur de nombreux actes dont : (1) le Pierre Dacquebert de Boucres, parrain de Marie Madeleine Febvrier en 1714 à Hames (2) le Pierre Dacquebert de Boucres, parrain de Marie Jeanne Poyer le en 1715 à Hames. (3) le Pierre Dagbert, parrain de Marie Catherine Fournier en 1717 à Hames (4) le Pierre Dagbert témoin au mariage de son frère Louis en 1725 à Boucres (5) le Pierre Dagbert, témoin au mariage de Claude Lenclos et de Marie Jeanne Lefebvre en 1729 à Hames (6) le Pierre Dagbert, de la paroisse de Guînes, parrain de Pierre Thomas Dagbert, son neveu, fils de Louis, en 1731 à Boucres (7) le Pierre Dagbert témoin au mariage de Jean Hache et Geneviève Lemattre, sa belle-sœur, en 1735 à Wissant  (8) le Pierre Daguebert, témoin au mariage de Jacques Villy et Marie Catherine Lemattre le 09-06-1739 à Boucres (comme beau-frère de l'épouse par Marie Angélique Lemattre et laboureur dans la paroisse de Frethun). A l’instar de son frère Nicolas, Pierre ne se fixe pas à Boucres ou Hames mais plutôt à Guînes ou naissent dix enfants entre 1720 et 1738 (Table 5).

Après Marie Angélique, baptisée en 1720 (Le parrain est Louis Dagbert, probablement le frère cadet de Pierre, et la marraine, Marie Magdeleine Lemattre, peut-être une sœur de Marie Angélique) mais qui meurt en bas-âge, le deuxième enfant du couple Dagbert-Lemattre est Pierre Jacques Dacbert, baptisé à Guînes en 1722 (le parrain est Jacques Crendalle, de Boucres, probablement l'oncle par alliance et la marraine, Marguerite Fournier de Guînes). En 1750, alors qu’il réside à Sangatte avec son père devenu veuf, il épouse Marie Anne Aldegonde Denin, originaire de Leulinghen (en fait, elle a été baptisée à Nabringhen en 1713. Ce sont ses parents, Antoine Denin et Marguerite Boningues qui se sont mariés à Leulinghen en 1707), veuve en premières noces de Nicolas Renault, fermier à St Pierre (Les témoins sont Pierre Dagbert, père du marié, Eustache Dagbert, son frère, Antoine Denin, frère de la mariée et Jean Batel, son beau-frère. Signatures des époux, du père de l’époux et du témoin Batel. Le frère de l’époux et celui de l’épouse ne signent pas). Le couple réside à St Pierre où Pierre Jacques est fermier et où naît en 1751 une fille, Louise Henriette Aldegonde, qui ne survit que deux semaines (Ses parrain et marraine sont Louis Hedde Plet et Catherine Henriette Billiaudez de Calais). En 1759, on retrouve Pierre Jacques qui signe (Pierre Dagbert) comme beau-frère l’acte de décès à Leulinghen d’Adrien Denin, jeune homme de 49ans, avec Marie Denin, vraisemblablement son épouse, et de nouveau Jean Batel, beau-frère du décédé.  Il est vraisemblablement le Pierre Dagbert, témoin au mariage de son frère Jean Thomas à Calais en 1761 et le Pierre Dagbert de St Pierre, témoin au mariage de sa sœur Marie Angélique à Oye en 1768.
Après le décès de Marie Anne à St Pierre en 1763, à 49ans (déclaré par son mari Pierre Dagbert, fermier à St Pierre, et Jean Batel, son beau-frère), Pierre Jacques, toujours fermier à St Pierre,  se remarie en 1765 à Marck avec Marie Jeanne Hioutre ou Hyoutre, Ioutre, 35 ans, native de Coulogne, fille des feux Antoine Hioutre et Marie Louise Bocquet, de la paroisse de Marck (Les témoins sont Jean Thomas Daguebert, qui signe Dagbert, frère du contractant, le sieur Louis Hedde Plet, son ami, Antoine Deschamps  et Pierre Antoine Butel, amis de la contractante. Signatures de l'époux et des témoins. L'épouse ne signe pas). Un enfant naît de ce mariage, Jacques Dagbert, baptisé à 1766 à St Pierre (avec Jacques Lheureux de St Pierre comme parrain et Marie Louise Sergeant de Marck comme marraine). On le retrouve 44ans plus tard, en 1810, à Guînes, où il est décédé à son domicile sur la Grande Rue, époux de Marie Louise Antoinette Henry (Les témoins sont Nicolas Hubert, cordonnier, 69 ans, Marc François Fasquel, 24 ans, maître maçon et Pierre Fourcroy, 34 ans, marchand de fer, tous trois de Guînes).
Après le décès prématuré de Marie Jeanne Hioutre en 1767 à St Pierre (les témoins du décès sont son mari et Antoine Hioutre), Pierre Jacques se remarie une deuxième fois en 1768 à Marck avec une autre Marie Jeanne, Marie Jeanne Daux ou D’Aux, 40ans, native de Tingry mais résidant à Oye, fille des feux Pierre Daux et Madeleine Sagnier (Les témoins sont Jean Claude Guilbert, garçon cordonnier, et Antoine Butel, amis du contractant, Jean Baptiste Morel et Antoine Buttez, amis de la contractante. Signatures du contractant et des témoins. La contractante ne signe pas). Ce troisième mariage ne semble pas avoir donné de descendance. Pierre Jacques s’éteint à St Pierre en 1773, à l’âge de 62ans (en fait 51ans), jardinier à St Pierre, natif de Boucres (en fait Guînes), et époux de Marie Jeanne D'Aux (déclaré par Antoine Ioutre, des Attaques, probablement son beau-frère du deuxième mariage, et Antoine Desseille de St Pierre)

Suit Eustache Dacbert baptisé à Guînes en 1724 (avec Pierre Lemattre, peut-être l’aïeul maternel, comme parrain et Jeanne Lornier, peut-être une cousine fille de Guillaume époux de Marie Madeleine Dagbert, comme marraine, tous deux de la paroisse de Hames). On l’a vu comme témoin au mariage de son frère aîné Pierre Jacques en 1750 à St Pierre. Il décède vraisemblablement célibataire à Guînes en 1758. Son frère cadet Louis Dacbert, baptisé à Guînes en 1725 (avec Louis Lemattre, probablement l’oncle témoin au mariage de 1720, comme parrain et Marie Madeleine Dagbert, probablement la tante, comme marraine) a un destin similaire puisqu’il décède à Marck dès 1748, vraisemblablement célibataire (son père signe l’acte de sépulture). Suit une autre Marie Angélique, baptisée à Guînes en 1727 (Le parrain est Louis Fournier de Guînes et la marraine, Marie Anne Berton de Boucres) qui décède vraisemblablement en bas-âge puisqu’une troisième Marie Angélique suivra en 1738

Le sixième enfant du couple Dagbert-Lemattre est Jean Thomas Dagbert, baptisé à Guînes en 1728 (c’est Jean Jacques Hyart qui signe comme parrain et Antoinette Lemattre qui le fait comme marraine). En 1761, il est marchand à St Pierre quand il épouse à Calais Marie Catherine Morette, veuve de François Téras, mais sans indication d’ascendance (Les témoins sont Antoine, Pierre et Louis Morette, frères de l’épouse, Pierre Dagbert, frère de l’époux et Jean Dagbert, son cousin germain. Signatures des époux et des témoins). On n’a pas retrouvé le précédent mariage de Marie Catherine ni son baptême. L’année suivante, en 1762, on retrouve le couple Dagbert-Morette à Guînes où Jean Thomas est « hobergite » et où naît Charles Louis (le capitaine Charles Delfosse signe comme parrain dame Marie Magdeleine Louise Amyot de Pignan le fait comme marraine) qui, enfant de chœur de la paroisse, s’éteint à Calais dès 1770 (Claude Lecomte et Louis Morette de Calais sont les témoins). Deux autres enfants suivent à Guînes où Jean Thomas est toujours « hobergite » (1764) puis « aubergitte » (1765) : Jeanne Rosaly (Le parrain est Pierre Morette de Calais, peut-être un oncle, et la marraine :Jeanne Marguerite Bedin ou Boin, elle-aussi de Calais) puis Marie Louise (Le parrain est Louis Morette, peut-être lui-aussi un oncle et marraine, Jeanne Marguerite Hedin). Par la suite, le couple revient à Calais où naît un dernier enfant, Marie Thérèse (Le parrain est son frère Charles Louis Dagbert qui n'a que 4ans, représenté par Charles Julien Joseph Monniez, bedeau de la paroisse et la marraine, Marie Thérèse Lemaire, fille de Charles, chartier, représentée par Louise Boin). On ne connait pas la destinée de ces trois derniers enfants ni les dates et lieux de décès des parents.

Pour revenir à la descendance du couple Dagbert-Lemattre, suivent trois enfants: Jean Antoine, baptisé à Guînes en 1732 (Léonard Pantharoux est le parrain Marie Anne Fournier, la marraine) dont on ignore la destinée  puis Henry Michel qui l’est en 1734 (Le parrain est Henry Marie de Caboche de la paroisse de Boucres et la marraine, Michelle Daubin de celle de Guînes) et qui y décède en 1736 (le père signe l’acte de sépulture) et enfin Jean Alexis Dagbert, baptisé en 1736 à Guînes (avec Jean Butez de la paroisse de St Tricat  qui signe comme parrain  et Marie Catherine Lematre de la paroisse de Boucres qui le fait comme marraine) et qui y décède lui aussi en 1748, à 22ans, probablement célibataire.

Le dixième et dernier enfant du couple Dagbert-Lemattre est une troisième Marie Angélique, Marie Jeanne Angélique Dacgbert, baptisée à Guînes en 1738 (avec Nicolas Chevalier qui laisse sa marque comme parrain et  Jeanne Isaac qui signe comme marraine). En 1768, c’est probablement elle plutôt que sa sœur aînée qui, alors avec son père journalier à Oye, y épouse Charles François Evrard, âgé d’environ 24ans, fils de feu François Evrard, de son vivant matelot pêcheur à Oye et Marie Antoinette Crendal (Les témoins sont Antoine Dunne , journalier, beau-père de l'époux, époux de Marie Antoinette Crendal également présente et consentante, Pierre Dagbert, frère de l'épouse, habitant de St Pierre les Calais, de Pierre Lievre, fermier et Antoine Petit aussi fermier à Oye.. Signatures des témoins Dagbert, Lievre et Petit ainsi que de Philippe Decarpentry. Marques des époux, de la mère de l'épouse et de son beau-père). Marie Antoinette Crendal serait née à Peuplingues en 1711, fille de Jacques Crendal et Marie Cafier et petite fille de Jacques Crendal et Marie Gorre qui sont également les grands parents de Jacques Crendal et Marie Jeanne Crendal, beaux-frères de Pierre Dagbert, le père de Marie Angélique. Marie Jeanne Angélique et Charles François seraient donc cousins. Le couple Evrard-Dagbert reste à Oye où Charles est journalier et où naissent cinq enfants entre 1769 et 1777. Après Antoine Charles baptisé en 1769 (Antoine Dunne, fermier, époux de Marie Antoinette Crendal est le parrain et Marie Jeanne Fetel, épouse de François Joseph Dufresne est la marraine)  et Marie Angélique, baptisée en 1771 (Antoine Dunne, oncle, fils d'Antoine Dunne et Marie Antoinette Crendal  et Marie Jeanne Lamour, fille de feu Antoine, matelot pêcheur et  Marie Suzanne Evrard sont les parrain et marraine), deux enfants dont on ignore la destinée, Pierre Antoine Evrard est baptisé à Oye en 1772 (avec Pierre Nicolas Masson, maître d'école comme parrain et Marie Antoinette Evrard, une tante, comme marraine, tous deux d'Oye). En 1796, il est garçon laboureur à Oye quand il y épouse Marie Françoise Coppe, 22ans, veuve de Pierre Joseph Toutouse, garde-farine? à Gravelines, fille de feu Joseph Coppe, fermier à Oye et Marie Catherine Suzanne? Pain ( Les témoins sont Marie Catherine Suzanne? Pain, 48ans, mère de la future épouse, domiciliée à Oye, Jean Louis Dumesnil, 31ans, fermier à Oye, son beau-père, Pierre François Reveillon, 40ans, fermier à Oye, oncle du futur époux et Pierre Evrard, 25ans, tailleur d'Habits à Oye, son frère. Signatures de l'épouse et des témoins Reveillon et Dumesnil. L'époux et le témoin Pain ne signent pas) avec descendance Evrard à Oye.
Suit Marie Rosalie baptisée en 1776 (avec Noel Couvreur, fermier, comme parrain et Marie Barbe Morgant , comme marraine, de la paroisse d'Oye) dont on ignore la destinée et finalement Marie Françoise Evrard, baptisée en 1777 à Oye (Le parrain est Pierre François Revillion et la marraine, Marie Geneviève Morgant). Cette dernière épouse en 1801 à Gravelines le laitier Etienne Joseph Delattre de 20ans son aîné, originaire de St Amand-les-Eaux dans le Nord, fils des feux Nicolas Joseph Delattre, boulanger-cabaretier à St Amand et Marie Reine Levent et veuf de Reine Ferminez (Les témoins sont Jean François Reveillon, 46ans, laitier, oncle de la contractante, Salomon Poncheaux, 39ans, marchand et Christophe Lebon, 42ans, perruquier, tous trois de Gravelines ainsi que Antoine Charles Evrard, 32ans, journalier à Oye, frère de la contractante. Signatures des témoins Reveillon, Poncheaux et Lebon. Les époux et le témoin Evrard ne signent pas) avec descendance Delattre à Gravelines. Après la mort de ce dernier en 1812, elle se remarie en 1823, toujours à Gravelines, avec le marin Philippe François Joseph Janssoone, 45ans,natif de Bourbourg dans le Nord, fils des feus Patrice Placide Jean Janssoone et Marie Madeleine Bezin, veuf en premières noces de Marie Antoinette Dericq et en deuxièmes noces de Louise Claire Doize (Les témoins sont Jean François Lenel, 46ans, marin, Jean François Lenel, 25ans, marin, tous deux à Boulogne, André Gilliot, 52ans, marin à Gravelines et Pierre Antoine Dominique Norel, 60ans, boulanger à Gravelines. Signatures des témoins Lenel et Norel. Les contractants et le témoin Gilliot ne signent pas). Il s’éteint, journalier, en 1850 à 76ans et elle, en 1863, à 86ans, à l’hospice civil de Gravelines.

Marie Angélique Lemattre s’éteint avant 1748, probablement à Guînes. Pierre Dagbert qui vient de marier sa fille cadette Marie Jeanne Angélique à Oye en 1768 s’éteint la même année chez son neveu Jean Nicolas, fermier à Andres.


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