Les descendants du couple Dagbert-Piccart à Barlin et en Amérique
On
recense huit enfants pour le couple de Louis Adolphe Dagbert, ouvrier
mineur, et Marie Séraphine Julma Piccart, nés entre 1882 et 1896
d’abord à Rety puis à Hersin-Coupigny, Auchel et finalement Barlin dans
le bassin houiller du Pas-de-Calais (Table 17).
Tous ces enfants sont impliqués dans les mines de charbon comme
ouvriers mineurs ou épouses d’ouvrier mineurs. Ce qui est particulier
aussi dans cette descendance, c’est que pour plusieurs d’entre eux, ils
se sont retrouvés de l’autre côté de l’Atlantique, dans les mines de
charbon de l’état de Pennsylvanie, plus particulièrement le « comté »
(county) de Westmoreland juste à l’est de Pittsburgh.
L’aîné des enfants, Jules Édouard Séraphin Dagbert,
né hors mariage en 1882 puis reconnu et légitimé au mariage de 1883 est
probablement le premier à avoir fait le grand saut en Amérique. Selon
sa fiche de recrutement militaire (no1978 de la classe 1902 à Béthune),
il est houilleur à Barlin en 1902 chez sa mère veuve et avec ses frères
et sœurs puis à Hannastown dans le comté de Westmoreland dès 1905. Il
serait revenu à Barlin en 1908 (5 rue Racine, probablement chez sa
mère) pour repartir la même année sur le bateau Finland qui accoste à
New York en provenance d'Anvers le 07-09-1908 (selon le répertoire de la Fondation The Statue of Liberty and Ellis Island).
De 1908 à 1911, il demeure dans le « canton » (township) de Salem du
comté de Wetmoreland où se trouve le village de Hannastown. Il revient
à Barlin en 1911 (toujours au 5 rue Racine) et est mobilisé en 1914.
Soldat dans le 368 R.I , il est blessé à Verdun en 1916 puis « placé en
sursis » dans les mines de Noeux en 1917. Après la guerre, on le
retrouve à Béthune puis à Maisnil-lès-Ruitz près de Barlin où il finira
par se marier dans les années 1930 puis s’éteindre dans les années
1950.
Sa sœur cadette, Louise Marie Julienne Dagbert, née à Rety en 1884 épouse en 1903 à Cecil, dans le comté de Washington (au sud-ouest de Pittsburgh) en Pennsylvanie Paul Ferdinand Guyon,
27ans, originaire de St Julien de Cassagnas dans le Gard, fils de Louis
Guyon et Germaine Toulouse. Selon sa fiche de recrutement (no1752 de la
classe 1897), il est agriculteur dans son village natal en 1897, puis
ouvrier mineur à Noeux mais résidant sur la rue Racine à Barlin dès
1900 et finalement à Hannastown en Pennsylvanie en 1905, peut-être avec
son beau-frère Jules Dagbert. Le 24 septembre 1906, c’est
vraisemblablement son épouse, Louise Guyon, 22ans, qui arrive à New
York à bord du Gascogne en provenance du Havre avec une Julie (en fait
plutôt Jules) Guyon de 2ans et accompagné de H. Martel, 26ans,
vraisemblablement son beau-frère dont nous reparlerons un peu plus
loin. Le couple Guyon-Dagbert est de retour en France, au
Maisnil-lès-Ruitz près de Barlin en 1909 pour la naissance de Marcel
Guyon. Le 17 mai 1910, Paul Guyon, 32ans est de retour à New York sur
le Niagara en provenance du Havre. Il est accompagné Louise Guyon,
25ans, vraisemblablement son épouse et de trois enfants Guyon qui ont
de par leur naissance la citoyenneté américaine : Jules, 5ans, Germana
(Germaine), 3ans et Julienne, 1.5ans. On notera que le nouveau-né
Marcel n’est pas là mais il serait arrivé le 10 novembre 1910 sur le
Caroline en compagnie d’un certain Jérémie Martel, 21ans,
vraisemblablement lié au beau-frère Élie Martel. Comme nous n’avons pas
trouvé un accès aux registres de l’état civil des comtés américains du
début du 20e siècle, nous devons nous fier aux relevés de particuliers
pour des détails sur la descendance du couple Guyon-Dagbert. Selon geneanet famillearbour (aussi sur souches.com), l’aîné Jules Guyon est né en 1905 à Cecil dans le comté de Washington (là où a eu lieu le mariage de 1903) et aurait épousé Agnès Faulkner dans les années 1920 avec descendance Guyon en Pennsylvanie. Sa sœur cadette, Germaine Guyon,
serait née en 1906 à Hannastown dans le comté de Westmoreland et aurait
épousé dans les années 1920 à Irwin dans le comté de North-Huntingdon Gideon Vanaudestrad,
mineur d’origine belge (né à Jumet, près de Charleroi, dans le Hainaut)
avec descendance Vanaudestrad en Pennsylvanie. Leur sœur cadette Julienne Guyon, née elle-aussi à Hannastown en 1908, aurait épousé dans les années 1920 un certain James Shrump avec descendance Shrump en Pennsylvanie. Finalement, Marcel (devenu Marshall) Guyon, né au Maisnil-lès-Ruitz en 1909, aurait épousé dans les années 1930 à Greensburgh, la capitale du comté de Westmoreland, Suzanna Hanko
avec descendance Guyon en Pennsylvanie. Louise Dagbert, la mère de ces
quatre enfants s’éteint vers 1910-1912. Paul Guyon se remarie vers 1912
avec la sœur cadette de Louise, Maria Séraphine Marie Dagbert, veuve
elle-aussi depuis peu et que nous présentons maintenant.
Le troisième enfant du couple Dagbert-Piccart est Maria Séraphine Marie Dagbert, née en 1886 à Hersin-Coupigny. En 1904, elle est journalière à Barlin quand elle y épouse l’houilleur de 24ans, Élie Aurore Martel, natif de Rinxent, fils de Joseph Martel, 59ans, et Philomène Poulain, 51ans, journaliers à Barlin (Les
témoins sont Constant Leveau, 21ans, houilleur à Barlin, ami du
contractant, Alfred Martel, 32ans, houilleur à Barlin, frère du
contractant, Jules Dagbert, 22ans, houilleur à Barlin, frère de la
contractante et Louis Martel, 33ans, houilleur à Barlin, ami de la
contractante. Signatures des contractants et des témoins. Les parents
du contractant et la mère de la contractante ne signent pas).
Après la naissance à Barlin de Marie Elisa Maria en 1905 et de Elie
Marcel Joseph en 1906, on retrouve le 24-09-1906 à New York, H. Martel,
26ans, sur Le Gascogne en provenance du Havre avec Louise Guyon, 22 ans
et Julie Guyon (en fait plutôt Jules), 2ans puis le 10-06-1907, Marie
Martel, 20ans, sur le Californie en provenance du Havre avec Marie
1.5ans et Annie, 3mois mais pas Elie Marcel Joseph (ou est-ce la même
personne?). Sur geneanet famillearbour, on retrouve trois enfants pour le couple Martel-Dagbert. L’aînée est bien Mary Martel, née en France en 1905 et qui aurait épousé dans les années1920 à Hunker dans le comté de Westmoreland un certain Leon H. Dugan avec descendance Dugan en Pennsylvanie. Suivrait une Alice Martel née
dans le comté de Westmoreland en 1906 ce qui est incompatible avec la
naissance d’Élie Marcel Joseph à Barlin au même moment. Cette Alice
aurait épousé un certain Stewart Thompson avec
curieusement une descendance Martel (Blanche et Lilian) ce qui nous
incite à penser qu’Alice serait plutôt Élie né en France en 1906. Le
troisième enfant serait Zelma Martel,
née dans le comté de Westmoreland en 1909 et qui aurait épousé dans les
années 1920 à Wheeling, dans le comté Ohio de l’état de Virginie de
l’Ouest, un certain Clarence Anderson
avec descendance Anderson. Élie Martel décède quelque part en Amérique
vers 1910-1912 et Maria Séraphine Marie Dagbert se remarie avec son
beau-frère Paul Ferdinand Guyon, lui aussi veuf depuis peu.
Selon geneanet familyarbour,
cette deuxième union Guyon-Dagbert aurait produit sept enfants tous nés
aux Etats-Unis entre 1913 et 1927 et tous ces enfants auraient fondé
des familles. L’aîné Marion Guyon
naît en 1913 à Irwin dans le comté de Westmoreland et épousera au Texas
dans les années 1940 une native de la Louisiane. Suivent des jumelles, Rose Adelphine Guyon et Adelphine Rose Guyon,
nées elles-aussi à Irwin en 1915 et qui se marient en Pennsylvanie dans
les années 1940. Le prochain enfant du couple serait également une
fille, Jane Ada Guyon, née à
Irwin en 1918, mariée à un garçon de la place dans les années 1940 et
les deux finiront leurs jours au Vermont. Deux garçons suivent,
toujours à Irwin, Robert Edward Guyon dans les années 1920 et Paul Eli Guyon dans les années 1930, tous deux avec une descendance Guyon. Un dernier enfant, encore une fille, Louise Guyon, dont on ignore la date de naissance aurait épousé à une date inconnue, un français d’origine, Roger Émile Lebon, mineur né à Lens en 1910. Il est le fils de Theophile Alexandre Lebon et Blanche Léocadie Picart,
la sœur cadette de Séraphine Piccart, la mère de tous les Dagbert
présentés plus haut. Nous avons communiqué avec Mme Betty Nance née
Lebon, une petite fille du couple qui nous a aimablement communiqué une
partie de l’histoire familiale des Lebon, eux aussi mineurs
transplantés aux Etats Unis au début du 20e siècle. Selon elle,
Théophile Alexandre qui vient d’épouser Blanche Léocadie à
Loos-en-Gohelle en 1901 vient aux USA pour la première fois en 1908
avec son neveu Jules Dagbert (en fait, c’est le deuxième voyage
de Jules qui était déjà à Hannastown en 1905 - voir plus haut - et on
peut vérifier qu’Alexandre Lebon, 35ans, de S.Bouvigny? en France est
bien sur le Finland en provenance d’Anvers qui arrive à New York le
07-09-1908) et trouve un travail dans une mine de charbon à
Cecil, en Pennsylvanie, où la sœur de Jules, Marie, et son époux
Ferdinand Guyon étaient déjà établis. Il retourne en France en 1909
puis revient travailler à Assumption, dans l’état de Illinois, en 1911.
Trois fils nés à Lens, dont Roger Émile, sont amenés aux USA avec leur
mère en 1912. Ils devaient prendre le Titanic mais ont pris le USS
Philadelphia deux semaines plus tard! (On peut vérifier que
Blanche Lebon, 33ans, de Courcelles en France est sur Le Philadelphia
qui arrive à New York le 09-05-1912 en provenance de Cherbourg. Elle
est accompagnée de Voltaire Lebon, 11ans, Kleber Lebon, 9ans, Marceau
Lebon, 6ans, Marcel Lebon, 3ans et Roger Lebon, 9mois, tous originaires
de Les Lames, France, probablement Lens, et vraisemblablement les
enfants du couple Lebon-Picart à cette époque). Roger Lebon et ses parents finiront leurs jours en Illinois.
Paul
Ferdinand Guyon dans les années 1950 et Maria Séraphine Marie Dagbert
dans les années 1960 décèdent dans le comté de Westmoreland et y sont
inhumés
Après Jules, Louise et Marie Séraphine, le quatrième enfant du couple Dagbert-Piccart est Adolphine Henriette Dagbert,
née à Auchel en 1888. Contrairement à son frère est ses sœurs aînées,
elle n’ira pas aux Etats-Unis mais restera dans le bassin houiller du
Pas-de-Calais. En 1907 elle est trieuse (probablement de charbon) à
Barlin quand elle donne naissance chez sa mère à un enfant naturel qui
curieusement porte le nom de cette dernière, Alfreda Picart, et qui
survit moins de deux ans et pour être inhumée en 1909 à Barlin sous le
nom d’Alfreda Dagbert. En 1911, journalière à Barlin, elle y épouse
l’houilleur Jules Baillot, 23ans, originaire d’Hersin, fils de Grégoire Baillot, 65ans, houilleur retraité à Hersin et feue Clémentine Gaufries (Les
témoins sont Eugène Vallé, 38ans, et François Godart,27ans, houilleurs
à Barlin, amis de l'époux, Jules Dagbert, 29ans, frère de l'épouse et
Pierre Pronnier, 25ans, son beau-frère, tous deux houilleurs à Barlin.
Signatures des époux, de la mère de l'épouse et des témoins. Le père de
l'époux ne signe pas). Ce mariage ne semble pas avoir donné de
descendance. Jules, mobilisé en 1914 (72e R.I.) est tué à Sedan dès le
début de la guerre. Adolphine Henriette se remariera deux autres fois,
dans les années 1920 et les années 1930, les deux fois à Dourges près
de Lens et elle finira ses jours dans cette dernière ville dans les
années 1970.
Suit Berthe Dagbert,
aussi née à Auchel en 1890 et qui elle aussi va migrer aux États-Unis.
En 1910, elle est ménagère à Courcelles-lès-Lens quand elle y épouse Charles Jules Butor,
houilleur de 23ans à Courcelles-lès-Lens, natif de Coulogne près de
Calais, fils d'Émile Butor, 50ans, houilleur et Eudoxie Legrand, 46ans,
ménagère à Barlin (Les témoins sont Joseph Vendeville, 28ans,
Charles Duquesne, 38ans, Auguste Longuépée, 34ans et Henri Vendeville,
29ans, houilleurs à Courcelles, amis des comparants. Signatures des
comparants, de la mère de la comparante et des témoins. Les parents du
comparant ne donnent pas leur consentement). Selon le
recensement de 1911, le couple Butor-Dagbert est établi à Barlin (Rue
Molière) avec un enfant, Charles Théodore Jules, né en 1910. Un
deuxième enfant, également prénommé Charles Jules, naît à Barlin en
1914 (le premier Charles Jules né en 1910 est probablement mort en
bas-âge en un lieu et à une date encore inconnues). Selon sa
fiche de recrutement militaire (Béthune-1906-507), Charles qui était
chauffeur d'auto à Barlin en 1906 est mobilisé en 1914 puis mis à la
disposition des mines de Noeux en 1917. Il réside à Courcelles en 1909
(Corons 8), Barlin en 1910 (4 Rue du Porion), Rosendael en 1911 (4
Impasse Marceau), Barlin en 1912 (16 rue Racine), Haillicourt en 1913
(136 cité 25), Barlin en 1913 (13 rue Racine) et Béthune en 1919 (3
Place St Pol). Selon le répertoire de la Fondation The Statue
of Liberty and Ellis Island, Berthe Dagbert, 30 ans, arrive à New York
le 08 juin 1920 sur le Rochambeau en provenance du Havre avec son mari
Charles Butor, 34 ans et son fils Charles Jules Butor,
6 ans. Leur destination est Irwin, dans le comté de Westmoreland en
Pennsylvanie où réside Paul Guyon, leur beau-frère. Ils y resteront
jusqu’à leur décès dans les années1960. Leur fils Charles Jules qui se
marie dans les années1930 est dans la marine américaine pendant la 2e
guerre mondiale. On connaît un autre fils, Walter Butor, né en Pennsylvanie dans les années 1920.
Le sixième enfant du couple Dagbert-Piccart est encore une fille, Amélie Admira Dagbert,
née à Barlin en 1892 et comme sa sœur aînée Adolphine, elle ne
traversera pas l’océan Atlantique. En 1911, elle est journalière à
Barlin quand elle y épouse Pierre François Pronnier,
houilleur de 23ans à Barlin, natif de Bully-les-Mines, fils de François
Pronnier, 46ans, houilleur, et Julie Distinguin, 45ans, ménagère à
Barlin ( Les témoins sont Victor Pronnier, 34ans, houilleur à
Hersin, frère de l'époux, Charles Distinguin, 42ans, houilleur à
Ablain St Nazaire, oncle de l'époux, Jules Dagbert, 29ans, frère de la
comparante et Charles Butor, 25ans, son beau-frère, tous deux
houilleurs à Barlin. Signatures des comparants, des parents du
comparant, de la mère de la comparante et des témoins). Le
couple Pronnier-Dagbert reste à Barlin (1912) où Pierre François est
houilleur puis Hersin-Coupigny (1914). On leur connaît quatre enfants
dont l’aîné, Pierre François Pronnier,
né à Barlin en 1912 et sa sœur cadette Amélie Admira Fleuria, née à
Hersin-Coupigny en 1914. Tous ces enfants se marient et restent dans la
région. Amélie Admira décède précocement dans les années1920.
Les deux derniers enfants du couple Dagbert-Piccard Amélie restent eux-aussi à Barlin. Tranquille Théodore Ferdinand Dagbert, né en 1895 à Barlin s’y marie en 1919 avec descendance Dagbert à Barlin incluant son petit-fils, Michel Dagbert,
a été maire de Barlin de 2002 à 2014 et président du Conseil
Départemental du Pas-de-Calais depuis 2014. La sœur cadette de
Tranquille et benjamine de la famille, Solange Zelma Henriette Dagbert, née à Barlin en 1896, y épouse en 1917 le mineur originaire de Charleroi en Belgique, Pierre Scheun, avec descendance Scheun à Barlin.
On
notera que si Solange est la dernière-née du couple Dagbert-Piccart, ce
n’est pas le dernier enfant de la mère, Séraphine Piccart, qui ne s’est
jamais remariée après le décès précoce d’Adolphe Dagbert en 1898 et a
donc élevé seule la plupart de ses enfants. En 1902, à Barlin, elle
donne naissance à un enfant naturel, Clotilde Jeanne Picart qui apparaît dans le recensement de 1911 et qui se mariera à Barlin dans les années 1920
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